Connu pour son contenu agréablement léché et niché, le studio américain amorce une petite révolution en ouvrant sa crémerie à Aubrey Kate, qui est devenue la première actrice transsexuelle à signer un contrat d’exclusivité pour un studio qui n’est pas spé-cialiste du transgenre.
Vingt ans. Déjà ! En mai 1998, quelques semaines avant le succès de la France lors de la Coupe du monde organisée sur ses terres, Dana International triomphait au concours de l’Eurovision. S’il s’agissait de la troisième victoire d’Israël dans ce concours continental, c’était la première fois qu’une chanteuse s’imposait après avoir commencé sa carrière, quelques années plus tôt, en tant que chanteur. Depuis, le concours a même été remporté par une chanteuse qui était en fait un chanteur en la personne de Conchita Wurst, une drag-queen autrichien. Seulement, quand le concours de l’Eurovision semble plus avant-gardiste que l’industrie pornographique, c’est peut-être qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark. Non pas que le X soit hermétique au troisième sexe, bien au contraire même car c’est une niche plutôt en vogue et on connaît quelques producteurs qui pourraient faire passer don Salluste et l’oncle Picsou pour des modèles de générosité. Malgré cette popularité, le genre est rarement mis en avant. Alors pour vivre heureux, les amateurs du meilleur des deux sexes semblent continuellement se cacher en regardant discrètement des films en VOD ou en se glissant dans une soirée Escualita pour partager leur plaisir. Et au milieu de ce paysage, les actrices trans s’apparentent depuis longtemps au parent pauvre du X. La décision du studio Evil Angel de proposer un contrat d’exclusivité à Aubrey Kate peut-elle briser ce plafond de verre ?
« Le contenu transsexuel a toujours été un pilier de Evil Angel depuis la fin des années 1990, explique Adam Grayson, le directeur financier du label américain. Nous avons été le premier studio traditionnel à filmer du contenu trans et il est naturel pour nous d’être le premier à faire signer un contrat d’exclusivité à une actrice ». Pour dénicher la perle rare, pas question d’organiser un casting sur le modèle « À la recherche de la Nouvelle Star » du X transsexuel. Non, couronnée performeuse trans de l’année lors des deux dernières éditions des AVN Awards, ainsi qu’en 2017 aux XBiz Awards, Aubrey Kate est ce qui s’apparente le plus à une star de la catégorie. Si ce contrat d’exclusivité signifie qu’elle ne va désormais tourner que pour les réalisateurs maison comme Joey Silvera et Jay Sin, deux maîtres du genre, mais aussi Aiden Starr, Toni Ribas, Nacho Vidal ainsi que le duo Le Wood, on pourrait presque voir cela comme une sorte de récompense collatérale pour les deux parties. Avec une bonne centaine de scènes au compteur, Aubrey Kate est facilement visible en action chez la concurrence… La vraie richesse de cet accord réside plutôt du côté du marketing avec la présence désormais d’une tête d’affiche pour assurer la promotion du contenu trans du studio. Un signe que les shemales sortent de l’ombre !
Retrouvez la suite de cet article dans le magazine Sofi Goldfinger, permis de baiser
Lire la suite