Couverture médiatique d’importance pour la 11e cérémonie des Hot d’Or et exercice de style pour de nombreux journalistes. La bonne demi-heure de queue pour retirer les accréditations à l’entrée de la salle Wagram n’a nullement entamé leur humour.
Huit années d’abstinence, c’est long. Maîtresse de cérémonie, Brigitte Lahaie n’a pas manqué de faire remarquer qu’il n’existe « rien de tel que l'absence pour faire monter le désir ». Et force est de constater que les médias n’ont pas boudé le leur. A commencer par Laurent Gerra qui a pu laisser libre court à sa créativité pendant plus de cinq minutes dans sa chronique matinale sur RTL, soulignant au passage qu’il existe dans le X « un vrai côté social qu’on ne peut pas renier. Les acteurs jouent aussi mal que dans “Plus belle la Vie”, mais au moins là, ils sont à poil. »
Pour le Petit journal de Yann Barthès, l’explication de cette qualité réside peut-être dans la présence de très nombreuses stars "américaines" telles Shannya Tweeks, Angell Summers, Tina Lys, Lillian Love et Mylène Slyver. Ou comment feindre une méconnaissance totale de la thématique couverte… Le journaliste du Parisien, lui, a préféré jouer la carte de l’ingénu en s’avouant dévasté par les « yeux de chatte sur un toit brûlant » d’Axelle Parker. Si on peut admirer sa performance d’avoir tenu le regard de la double nominée, il ne faut tout de même pas croire qu’il a su en faire de même avec toutes les stars présentes.
Il ne lui a ainsi pas échappé que Brigitte Lahaie était mardi soir, « la seule femme en pantalon ». Le Nouvel Observateur arrive néanmoins à sa rescousse en déplorant, on va dire ça comme ça, une « cérémonie, finalement très sage et très conventionnelle, si ce n'est des actrices en décolletés abyssaux et autres topless accordés facilement, mettant à rude épreuve photographes et cameramen de presse sur le tapis rouge ».
Pas de quoi choquer la presse internationale pour autant. Celle-ci s’est délectée d’un événement très chic et s’est attardée sur les stars américaines, enfin les autres, pas celles de Yann Barthès. L’occasion notamment pour l’Examiner de souligner la moisson de succès pour le film de Joone, « Pirates II: Stagnetti’s Revenge ». Et pour AVN de faire un parallèle entre le succès des Hot d’Or et celui des… AVN Awards de Las Vegas.
Tour d’horizon de la presse :
« C’est dans la mythique salle Wagram où Cerdan enfila tant de fois les gants qu’elle ôte les siens, doigt après doigt, avant d’attaquer son entrée, carottes et asperges. C’est dans cette salle qui accueillit tant de bals dès 1815 qu’elle rejette, de part et d’autre de ses jambes infinies, les falbalas de sa robe de satin noir. Les boucles savantes de ses cheveux platine auraient fait merveille à l’époque. Dans cette salle mythique, donc, Axelle Parker, nominée à deux reprises pour les 11es Hot d’Or les Césars du X, fait exploser les compteurs des regards de ses voisins. »
« C'est avec une certaine impatience que le petit monde du porno s'est réuni, hier, salle Wagram, à Paris. Finies les exubérances du passé, les stars du X étaient priées de porter smoking et robe de gala. La cérémonie sponsorisée par le magazine "Hot vidéo" et présidée par l'icône française du X, Brigitte Lahaie, a, entre autres, récompensé pour cette édition 2010 la Tchèque Tarra White (élue Meilleure Actrice et Meilleure "Performeuse" européenne), Manuel Ferrara (élu Meilleur Réalisateur de "Gonzo" américain, Meilleur Performeur français) et John B.Root (Meilleur Réalisateur français). »
« Il est quelque part légitime aujourd'hui, que, après tant d'années passées dans le caniveau de la culture underground, le cinéma X revienne et célèbre ses stars à l'occasion d'une soirée en grande pompe, à Paris, face à l'Arc de Triomphe. Car oui, ils ont été patients et ils ont triomphé. D'autant que ces "Oscars du X" ne récompensent pas la plupart des petites productions gonzo actuelles qui se sont démocratisées et multipliées grâce ou à cause d'Internet, mais une certaine idée du cinéma porno, scénarisé et plus élégant. Dans ce contexte, les Hot d'Or ont autant leur place que n'importe quelle autre cérémonie. »
« La 11e cérémonie des Hot d’Or n’a pas déçu malgré les très hautes attentes et le boycott regrettable de Vidéo Marc Dorcel, leader en France dans l’industrie pornographique. La grosse majorité des actrices françaises ont enfilé leur robe de princesse pour marquer le coup, suivies par un éventail sympathique de l’Est et des Etats-Unis. »
Par Thomas Musat pour Hotvideo.fr
Paru le 22 octobre 2009
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