Le vice-président de Girlfriends Films, Moose, revient sur la bonne santé du X lesbien et la politique de son studio.
Pourquoi ne faire que du lesbien ?
C’est avant tout une niche. L’idée est venue à notre fondateur Dan O’Connell lors d’un cours universitaire. À la base, c’était un documentaire et puis le projet a évolué. Personne n’explorait véritablement la niche que représente le lesbien dans le X. Après, on a aussi apporté des idées de scénario, des concepts.
Justement, est-ce qu’il y a des règles particulières pour tourner du lesbien ?
Ah ! Il faut voir ça comme une vieille recette de grand-mère ! On ne va pas dévoiler nos secrets. Ce que je peux dire, c’est qu’on se soucie toujours du public. On ne se contente pas de tourner des films, on écoute nos fans, on a un forum très actif sur notre site, c’est l’un de nos moteurs. Si nos dix prochains films devaient s’avérer être similaires aux dix derniers, je suis certain qu’on mettrait la clé sous la porte très rapidement.
Comment se traduit cette originalité à l’écran ?
On n’hésite pas à mettre en scène des jeunes femmes avec des actrices plus matures et à faire appel à des actrices qui ne correspondent pas au cliché de la star du X. On préfère tourner avec la girl next door pour donner le sentiment au public qu’il assiste à un véritable rapport sexuel lesbien. C’est vraiment l’une de nos priorités. Lorsqu’on élabore nos scènes, on travaille le scénario et le dialogue, mais dès lors que débute le rapport, on laisse faire les actrices. Ce sont des femmes, elles savent comment faire ! Les autres studios ont tendance à tourner une dizaine de minutes puis à tout interrompre pour prendre des photos car ils estiment que cela possède une grande valeur. Ce qui est sans doute vrai, mais si on veut que les actrices aient des orgasmes durant les scènes, on ne peut pas interrompre le tournage. C’est un peu comme le téléphone qui sonne en plein milieu de l’action, ça casse tout !
« C’est impossible de vendre si nos films sont disponibles gratuitement illégalement. »
En parlant de la concurrence, beaucoup de studios ces derniers mois ont lancé des collections saphiques ou romantiques à destination des couples. Comment abordez-vous cette concurrence ?
C’est un compliment ! On ne peut pas égaler quelqu’un si on ne fait que l’imiter. Il faut être un leader, se démener en permanence. On regorge de projets ! Les gros studios avaient déjà essayé de nous concurrencer et la plupart ont laissé tomber assez rapidement. Il y a de nouvelles têtes maintenant qui s’engagent dans l’aventure mais ces personnes font toujours appel aux mêmes actrices et leurs films sont, au final, très similaires aux nôtres. Nous, nous sommes les leaders sur le marché et nous ne nous préoccupons finalement pas trop de ce qui se passe derrière nous. On regarde devant et on développe sans cesse de nouveaux projets pour conserver notre position.
La différence avec les autres studios ne se trouve qu’au niveau des tournages ?
C’est aussi très important de protéger son produit. On fait très attention à ce que nos films ne se retrouvent pas disponibles gratuitement ou illégalement car par la suite, c’est impossible de vendre. On croit au marketing, au développement de l’image de marque. C’est pour cela par exemple qu’on se rend au salon de Berlin chaque année avec plusieurs actrices américaines. Nous sommes les seuls à faire cela ! Il n’y aucun autre studio américain qui se déplace avec des actrices. On ne devrait pas être les seuls à faire le déplacement pour les fans, mais c’est le cas. Et si on ne tourne pas des films pour le public, pour les fans, alors on n’a pas les bonnes motivations. C’est aussi pour cela qu’on donne beaucoup dans le social en faisant régulièrement des dons à des associations caritatives. On essaye d’assumer une position de leader dans cette industrie. C’est notre ligne de conduite. Mais, évidemment, cela demande beaucoup de travail au niveau du marketing et des relations presse. Si le public n’est pas au courant des sorties et de l’actualité du studio, cela se ressent inexorablement. Du coup, j’aborde la concurrence avec sérénité. Nous sommes les leaders en ce qui concerne la vente de DVD et pourtant nos prix de vente sont plutôt élevés. En face, ils n’hésitent pas à casser les prix mais leurs films finissent généralement enterrés au fond d’un tiroir. On préfère voir les nôtres dans la vidéothèque.
« Ce n’est pas la quantité qui compte, c’est la qualité »
D’une manière générale, l’industrie du X se plaint d’une baisse des ventes de DVD. La tendance est-elle la même au niveau du lesbien ?
Pas du tout, c’est en augmentation. Les chiffres sont impressionnants. On s’en tire mieux que la plupart des studios, mais c’est aussi parce qu’on ne sort que six titres par mois alors que les autres studios ont souvent un niveau de production deux fois plus important. Mais ce n’est pas la quantité qui compte, c’est la qualité. Et si on tournait davantage, ce ne serait pas forcément à notre avantage.
Si la tendance est différente par rapport au reste de l’industrie, c’est parce que le public n’est pas le même ?
En fait, on tourne nos films pour les femmes et on estime que les hommes vont suivre. Si un mec veut que sa femme regarde un film porno et qu’il se pointe à la maison avec un gonzo dans lequel l’acteur a une bite de 30 centimètres qui éjacule des litres de sperme, tout ce qu’il va réussir à faire, c’est dégoûter sa femme. Parfois, il vaut mieux y aller en douceur. Les films que nous produisons correspondent beaucoup mieux à ce public, c’est facile de les montrer à sa femme.
Dans cette logique, quelle est l’importance des contract girls pour un studio comme Girlfriends Films ?
Nous avons deux contrat girls qui sont exceptionnelles et fournissent du très bon travail pour nous. Pour autant, on ne va pas chercher à multiplier le nombre d’actrices que nous avons sous contrat. On a filmé plus de 1 000 scènes et on en tourne 32 chaque mois. On s’applique surtout à avoir un bon relationnel avec les actrices, à les respecter et au final, elles adorent toutes travailler pour nous ! Notre réputation parle d’elle-même. Les actrices conseillent régulièrement aux nouvelles de tourner pour nous parce qu’elles savent que ce sera une bonne expérience. Il n’y a pas 15 personnes qui matent le tournage. C’est très intime chez nous.
Propos recueillis par Thomas Musat pour Hotvideo.fr
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Prinzzess et India Summer, les deux contract girls de Girlfriends Films
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